Maison de la Reine Jeanne
HISTOIRE
Que vient faire ici la reine Jeanne, volage et cruelle qui n’a jamais les pieds – ses pieds mignons – sur le sol dracénois et très rarement sur la terre de son comté de Provence. Bien que la célèbre reine de Naples ne soit venue qu’une seule fois ou deux en Provence, notamment en 1348, où elle débarque, si nous ne nous trompons, à la presqu’île de Giens. Toutes nos villes en Provence se disputent l’honneur de sa visite : Barjols, Lorgues… Cette maison, comme nombre d’autres, participe à un mythe sur lequel les historiens s’interrogent. Les statuts des maisons closes furent longtemps attribués à Jeanne… La destination non équivoque de « la Maison » d’Avignon ne fait pas craindre de trop ajouter à tout ce qui pèse sur la mémoire de la galante princesse, écrit Mireur. On sait seulement qu’au début du XVe siècle le faubourg des Augustins possédait un de ces établissements. En 1408, la ville acheta pour ces dames une maison « au quartier des Collettes, aux environs des Augustins ». Pousser cette porte peu engageante et basse, sous un écu martelé, c’est un peu comme enlever le sabot de la pauvre Hélène, celle de la chanson : on est récompensé de ce petit effort par la vision troublante de la blanche montée d’escaliers, avec des arcs gracieux et ses motifs stuqués. Elle est alors reconstruite entièrement au XVe siècle pour laver les lieux de cette souillure sans en effacer pourtant le souvenir.
Autrefois une maison close, cette maison comme un grand nombre d’autres à Barjols, à Lorgues, s’associe au mythe sur lequel les historiens se questionnent :
« La reine Jeanne n’y a jamais mis les pieds, pour la simple raison que cet édifice
fut construit après sa mort ! »
Cette volage et cruelle Napolitaine (1326-1382) ne foula les terres de son comté de Provence que très rarement. On s’accorde trop injustement à penser que les statuts de maisons closes du XVème siècle lui furent longtemps attribués et eurent en conséquence, comme dénomination, celle de cette galante comtesse.
En 1408, la ville acheta pour ces dames de petites vertu, une maison « au quartier des collettes » dans « l’excentrique faubourg des Augustins », l’extrémité de la rue droite.
On peut encore apprécier, en poussant la porte de cette demeure, un remarquable
escalier, richement décoré en voûtes d’ogives avec clefs à décor floral, les arcs retombant sur les piliers, des chapiteaux et pilastres cannelés, un décor en plâtre datant de la fin du XVème siècle.
La façade et la porte, d’apparence sobre, datent de la fin du XVème siècle. Escalier Renaissance. Sur la porte on découvre un arc en anse-de-panier, un larmier proéminent,
des culots bûchés, des piédroits arrondis ainsi qu’un oculus obstrué par une
pierre à bossage. À cette époque elle se situe dans le faubourg des Augustins comme on appelait l’extrémité de la rue de Trans.
Source : http://patrimages.culture.gouv.fr/monumentHistorique/5291
Source : http://monumentum.fr
Laisser un commentaire