Rue de Juiverie

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La Juiverie de Draguignan fut selon les époques et les auteurs(es) une rue, un quartier ou un ghetto habité au Moyen Âge par une communauté juive. Le premier écrit mentionnant un juif dans la ville daterait de 1297. La communauté juive de Draguignan aurait pu atteindre jusqu’à 225 habitants tandis que celle de Marseille n’aurait pas dépassé 300 habitants à la même époque.

Les juifs formaient une petite minorité sans doute prospère, avec des conditions de vie favorables. 

Historique

Au début du XIVe siècle, après les proscriptions espagnoles et catalanes, les persécutions exercées par Philippe-le-Bel provoquèrent un afflux des juifs en Provence et donc à Draguignan. Le premier regroupement de la communauté juive semble s’être fait spontanément à l’abri du nouveau rempart, une situation que l’on retrouve à Aubagne. Après les terreurs de la Peste Noire de 1348, les juifs ne furent plus en sécurité dans les compagnes de haute Provence. Ils furent massacrés à Toulon, mais pas à Draguignan. Le XVe siècle fut émaillé de brimades et la communauté comme telle disparut de la ville au début du XVIe siècle.

Pour les deux siècles suivants, l’histoire des juifs à Draguignan comme ailleurs présente une succession de manifestations contradictoires : coercition puis tolérance, sociabilité et répressions…

La tentative la plus officielle et la plus efficace pour marquer la séparation des communautés apparaît dans les ordonnances prises pour confiner les juifs dans  » leur  » rue, la rue de la juiverie créant ainsi une sorte de ghetto. La rue, successivement appelée «  rue des Saint Paul « , puis  » rue des Oliviers  » au XVIe siècle, du nom de familles juives marquantes, mais aussi  » Jitarié « , «  Jutarie « , puis «  Juiverie  » depuis la révolution jusqu’à nos jours, est née d’une rangée de 40 à 50 maisons adossées au rempart, entre la Porte d’Orange et la rue du portalet de Portaiguières, où elle débouchait sous un arc.

Les dates clés

1297 : Premier acte connu mentionnant un juif à Draguignan.

1313 : Interdiction de l’évêché de Fréjus de se  » mélanger  » aux chrétiens, restrictions dans l’exercice de certaines professions (médecine, fonction publique…).

1348 : Peste noire en Provence et accusations calomnieuses envers les juifs qui auraient été responsables de la propagation de l’épidémie.

1363 : Décret municipal sur le port de la rouelle (amende de 5 sous pour défaut).

1374 : Édit de  » réintégration  » des juifs dans la Juiverie.

1383 : Première mention de  » las forcas dels Jusieus « , potence réservée aux juifs.

1412 : Interdiction d’utiliser un autre passage pour sortir que  » leur  » porte.

1489 – 1501 : Expulsions à la suite de l’édit d’expulsion de Charles VIII.

Sources : Draguignan – Le Temps Retrouvé – Pierre Jean Gayrard – Éd. Équinoxe

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