Place Roger Fréani
Historique
Au Moyen Âge, la ville de Draguignan était enserrée dans ses remparts.
Au début du XIVe siècle, la ville se mit à déborder de ses murs devenus trop étroits et l’on édifia à l’endroit dont je vous parle, un » bourg neuf « . La place qui fut formée, minuscule à l’origine, à l’ombre du rempart, devint une annexe de celle du Marché. Elle fut appelée » place du Marché Neuf » jusqu’au XVIIe siècle, puis » place de la Halle » après l’intermède révolutionnaire. Elle fut l’objet de préoccupations stratégiques. En 1374, on y creusa un fossé défensif en continuation de la lice. En 1379, on y éleva une tour carrée qui vint flanquer la muraille, dépourvue d’ouvrage avancé à ce niveau. Cependant, au XVIe siècle, lors des Guerres de Religion, après la prise du pouvoir par le parti catholique, le quartier était encore considéré comme un point faible de la cité. Outre la démolition du cloître des Dominicains, on fit » bastir » (obturer) les portes et fenêtres du Marché-Neuf. En 1613, la place fut dotée d’une fontaine, complétée vingt ans plus tard d’un bassin de forme octogonale et plantée d’ormeaux.
En période de Carnaval, la » placette » était réservée aux bals des bassaquets, qui étaient de modestes journaliers. Au XVIIe siècle, on y jouait aux quilles avec une frénésie et des nuisances telles qu’un arrêté de 1643 dut l’interdire pour les dimanches et fêtes. L’ambiance n’était pas plus calme au XVIIIe siècle, les rixes y étaient fréquentes. Telle la bataille rangée qui opposa les paysans, les artisans et les marguilliers de Sainte Marguerite venus y danser le jour de sa fête. En 1834, on y édifia une halle aux poissons, la » Vieille Poissonnerie « , qui fut démolie en 1931. La place de la Halle a été rebaptisée de nos jours du nom d’un héros de la Résistance mort le 15 août 1944, jour de la libération de la Provence : place Roger Fréani.
Histoire de Roger Fréani
Roger Fréani est né le 19 Mars 1925. Il rejoint dès 1943 un réseau de Résistance du secteur de Draguignan, le G.A.R. (Groupe d’Avant-garde Républicain), il y devient chef de sizaine. Il prendra part à de nombreuses actions de sabotages avec ses hommes au sein du groupe, et alors que le débarquement allié vient d’avoir lieu, Roger Fréani est en mission à Lorgues, et en fin de matinée, il s’embarque avec le groupe de résistant locaux pour les Arcs où des armes parachutées devaient êtres distribuées. Malheureusement, le convoi va se heurter au retour des troupes allemandes qui préparent une contre offensive au sud de la Gare des Arcs.
Au Total 13 résistants vont perdre la vie ce jour là…
Depuis mars 1980, l’ancienne place des Halles à Draguignan a été rebaptisée » place Roger Fréani « . La plaque est apposée sur le numéro 48, maison natale de Roger Fréani où sa mère vécut jusqu’à ses derniers jours.
Source : https://www.operation-dragoon.com/
Source : http://www.passionprovence.org/
Source : Draguignan – Le Temps Retrouvé – Pierre-Jean Gayrard – Éd. Équinoxe
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